La marais du Cassan
Le Marais du Cassan et de Prentegarde est une zone humide préservée de 500 hectares qui s'étend sur les communes de Lacapelle-Viescamp, Saint-Etienne-Cantalès et Saint-Paul-des-Landes. Elle figure parmi les espaces naturels les plus sensibles aux activités humaines. Les services qu'elle offre justifient pleinement les efforts de préservation de la biodiversité qui sont fait ! En effet le marais est marqué par la présence d'espèces animales et végétales unique à l'échelle du département, de la région et même de l'Europe.
Le marais assure aussi la protection de la ressource en eau en jouant un rôle tant dans la qualité de l'eau (filtre) que la quantité (limitation des crues et atténuation des étiages). Il s'agit d'un territoire majeur du bassin versant de la Cère. L'Auze y prend sa source et serpente dans le marais avant de confluer avec la Cère en aval du barrage de Saint-Etienne-Cantalès.
Un site classé
Le Marais a été retenu à de nombreux inventaires du patrimoine naturel et des zones humides. Il est classé "Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique", "Espace Naturel Sensible" et "Natura 2000". Il est aussi répertorié comme "remarquable" par l'Agence de l'Eau Adour Garonne.
Le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique Auze Ouest-Cantal (SIVU Auze Ouest-Cantal) en charge du site priviligie une approche globale du site. Il tient compte de la diversité des enjeux et associe à ses décisions l'ensemble des propriétaires, gestionnaires et usagers.
Les zones humides situées sur le territoire du SIVU Auze Ouest-Cantal en façade ouest du département cantalien représentent les derniers grands secteurs de landes atlantiques présentes dans le Cantal mais également en région Auvergne.
Sa flore, très originale en raison de la nature des sols, constitue les seules stations identifiées de la région pour quelques taxons dont la Spiranthe d'été, une orchidée rare. Cette plante est d'ailleurs devenue le symbole du SIVU Auze Ouest-Cantal.
Sa faune, moins connue, n'est cependant pas en reste avec une diversité de libellules, d'oiseaux et de mammifères tout à fait remarquable.
Découvrir le Marais
Une année dans le marais du Cassan et de Prentegarde. Le monde de Finduilas au fil des saisons.
Pour les photographes, le Marais du Cassan et de Prentegarde est un endroit incroyable, un monde végétal où toutes les sortes de plantes et de fleurs sont plus belles les unes que les autres. Les oiseaux, batraciens, libellules, demoiselles et autres insectes permettent d’immortaliser la nature dans toute sa profondeur.
Des clichés que sont fiers de partager le Cantal Photo Club en partenariat avec le SIVU Auze Ouest Cantal, les mairies de Saint-Paul-des-Landes, Lacapelle-Viescamp et Saint-Etienne-Cantalès, le Conseil Départemental et le Conservatoire d'Espaces Naturels.
Grâce à son sentier pédestre aménagé (2,5 km), c'est aujourd'hui un site très prisé par les familles, les randonneurs, les écoles, les scientifiques et bien sûr les photographes. Découvrez ici la rando-fiche du sentier d'interprétation du marais du Cassan et de Prentegarde.
Pour un tour plus vaste du Marais, pourquoi ne pas réaliser le Tour du Marais, une boucle de 18 km.
Sortie pédagogique
Des sorties pédagogiques dans le Marais du Cassan à destination des classes de cycle 3 sont animées par CPIE de Haute Auvergne. Le coût de l’animation est pris en charge par le Sivu Auze Ouest-Cantal.
Renseignements :
Les photos réalisées par les membres du Cantal Photo Club au fil des saisons sont une féérie de la nature qui ne peut que donner envie de connaître cette magnifique zone humide et provoquer le désir de la propager.
En savoir plus
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Le paysage
L’intérêt majeur du Marais du Cassan et de Prentegarde repose sur un vaste complexe de zones humides qui couvrent près de 50 % de la surface totale du site.
Elles donnent une identité forte au site et sont réparties sur l’ensemble du marais avec une grande diversité de milieux. Ainsi, le site abrite 14 habitats d’intérêt communautaire, pour l’essentiel humides : tourbière haute dégradée, prairies humides à Molinie, mais aussi les landes sèches à mésophiles, à Bruyère cendrée et à 4 angles.
En fin d'hiver, les zones inondables du marais offrent un dépaysement certain avec une forte présence d'eau.
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La géologie
La géologie du territoire des 3 communes du SIVU Auze Ouest-Cantal (Lacapelle-Viescamp, Saint-Etienne-Cantalès et Saint-Paul-des-Landes) est complexe et particulièrement intéressante avec la présence de roches volcaniques, de formations granitiques et métamorphiques, du sillon houiller témoin de la période carbonifère (où des fossiles ont été trouvés en 1920), de formations calcaires au niveau des buttes et surtout de la plus grande zone sédimentaire argilo-sableuse du Cantal, qui ferme le bassin d'Aurillac. Cette zone au caractère imperméable a permis l'installation de grandes superficies de zones humides et de particularités botaniques liées à la nature des sols.
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L'hydrologie et le fonctionnement écologique
L'Auze, épine dorsale du marais sur plus de 35 kilomètres de linéaire, se jette dans la Cère en aval du lac de barrage de Saint-Etienne-Cantalès.
Ce cours d'eau collecte un réseau hydrographique dense, constitué de nombreux ruisseaux, dont les ruisseaux de Pont-Bernard, du Violon et de Lacamp qui traversent le périmètre ENS (Espace Naturel Sensible).
Une étude de la Fédération de Pêche courant 2006 a permis de pointer la dégradation de certains linéaires de cours d'eau. Les formations argileuses particulièrement imperméables présentes dans le marais de Cassan et de Prentegarde, sont à l'origine de la formation de nappes d'eau superficielles permettant l'installation de zones marécageuses. Ce sont ces zones riveraines des cours d'eau qui ont un rôle essentiel dans la régulation des débits en période de hautes eaux. En effet, elles constituent des zones d'épanchement et de dissipation du courant lors des crues. La végétation présente permet également une filtration et une épuration de l'eau.Les zones humides sont du même coup des zones de refuge et de nourrissage pour de nombreuses espèces animales, dont les oiseaux migrateurs, avec pour exemple des haltes de grues fréquemment observées. Bien que les 3 zones humides classées en ENS soient éloignées, elles abritent des espèces communes et les espaces interstitiels doivent être maintenus en bon état en terme de corridor écologique et de garantie de préservation du patrimoine naturel présent sur l'ensemble.
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La flore
La flore révèle de nombreuses espèces remarquables pour le département, la région ou au niveau national : 9 taxons sont à citer plus particulièrement. En effet, 5 espèces bénéficient de statut de protection règlementaire et 4 autres sont des stations particulièrement rares à l'échelle départementale ou régionale voire uniques. Il s’agit, en autre, du seul site d’Auvergne qui accueille la Spiranthe d’été, orchidée protégée au niveau national.
Au cours des comités de suivi, la présence à confirmer de l'Elodée du Canada a été évoquée dans certains cours d'eau du marais. Elle relève de la liste des espèces considérées comme envahissantes.
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La faune
La faune a bénéficié de moins d'études que la flore. Cependant, beaucoup d'observations naturalistes ont eu lieu et quelques données ont pu être collectées. En parallèle, des prémices d'inventaires ont été engagés, en particulier, pour les papillons (Monsieur TOURLAN Daniel : 29 espèces répertoriées en 2006) et les poissons (Fédération de pêche du Cantal) au cours de l'élaboration du schéma directeur.
D'un point de vue ornithologique, il est à noter la forte présence de la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio, en annexe I de la Directive Oiseaux), de l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale, en annexe II de la Directive Habitats et protégée au niveau national) inventorié par Bruno Gilard dès 2000 (21 espèces recensées en 2000).Le site accueille également de nombreux reptiles et amphibiens pour la plupart protégés au niveau national.
Parmi les mammifères, la Loutre (Lutra lutra, en annexe II de la Directive Habitats et protégée au niveau national) repérée par l'ONCFS est à citer ainsi que le Grand Murin (Myotis myotis, en annexe II de la Directive Habitats et protégée au niveau national), une chauve-souris repérée, en 2002, par le CEPA et peu fréquente en Auvergne. Enfin, au cours des comités de suivi, a été évoquée la présence des rats musqués, espèce indésirable très présente sur des communes voisines.
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Histoire et légendes
Le patrimoine culturel autour du marais semble riche avec une toponymie marquée par l'ambiance "malsaine" des landes et marais, qui a donné naissance aux lieux-dits de : Prentegarde, Passe-vite, Avise toi…, situés de part et d'autre de l'ancien axe routier Aurillac-Argentat. Mais aussi, des noms relatifs aux milieux présents tels les bruyères et le cassan (Chêne en occitan).
La légende du Cavalier de Saint-Paul qui hante le marais est également attachée à ce territoire. Un témoignage de résistant a permis de découvrir des parachutages d'armes qui ont eu lieu au cœur du marais au cours de la deuxième guerre mondiale afin d'approvisionner les maquisards locaux.